Le 4 septembre 2023, Doug Coltart et Tapiwa Muchineripi, avocats spécialisés dans les droits humains au Zimbabwe, ont été arrêtés par les autorités zimbabwéennes à Harare pour « obstruction à la justice ». Leur arrestation fait suite à la notification à la police de tortures subies par leurs clients.
Connus pour leur engagement en faveur de la démocratie et des droits humains au Zimbabwe, Doug Coltart et Tapiwa Muchineripi étaient les avocats de Womberaishe Nhende et Sanele Mkhuhlani, membres du parti politique de l’opposition Citizens Coalition for Change (CCC).
Les avocats avaient communiqué aux autorités policières que leurs clients étaient dans un état de santé préoccupant, nécessitant des soins médicaux en raison des actes de torture qu’ils avaient subis. Suite à cette information, Me Coltart et Me Muchineripi ont été interpellés par les autorités.
Les défenseurs des droits humains ont été libérés sous caution le 5 septembre 2023 et ordonnés de se présenter au commissariat de Harare une fois par semaine. Leur arrestation a suscité une vive indignation de la part des organisations de défense des défenseurs des droits humains[1].
Selon l’ONG Lawyers for Lawyers et l’International Bar Association’s Human Rights Institute, les avocats défenseurs des droits humains sont particulièrement ciblés dans le contexte des élections au Zimbabwe. En effet, Me Obey Shava, avocat des droits humains, a également été agressé en juillet 2023. Les cas de menaces à l’encontre des avocats des droits de l’homme ne sont donc pas isolés et démontrent la répression à leur égard du fait de l’exercice de leur profession.
Les représentants des défenseurs des droits de l’homme ont indiqué que les arrestations de Doug Coltart et Tapiwa Muchineripi étaient une atteinte à la profession d’avocat et à son indépendance.
L’Observatoire est préoccupé par l’augmentation des poursuites à l’encontre des avocats des droits de l’homme au Zimbabwe.
L’Observatoire condamne les atteintes à l’exercice de la profession des avocats par les autorités zimbabwéennes.
L’Observatoire appelle les autorités zimbabwéennes à respecter toutes les garanties d’un procès équitable dans les affaires contre Doug Coltart et Tapiwa Muchineripi.
L’Observatoire rappelle que, conformément aux dispositions des Principes des Nations Unies relatifs au rôle du Barreau, en particulier les principes 16, 17, 18 et 27 :
[1] Lawyers for Lawyers & International Bar Association’s Human Rights Institute, “L4L and IBAHRI Statement on the arrest of Zimbabwean human rights lawyers Douglas Coltart and Tapiwa Muchineripi”, disponible en ligne.