L’Observatoire international des avocats en danger (OIAD) a adressé un communiqué aux autorités nicaraguayennes pour exprimer sa préoccupation face à la décision de la Cour suprême de radier plus de 25 professionnels du droit qui ont défendu des prisonniers politiques et des opposants au gouvernement de Daniel Ortega depuis 2018.
L’OIAD dénonce qu’au Nicaragua « il existe actuellement différents schémas de violations des droits de l’Homme », et regrette que 94 personnes aient été déclarées « apatrides » et « traîtres à la patrie », dont ces avocats, qui ont été déchus le 11 mai de leur licence professionnelle, ainsi que de leur nationalité.
Elle exprime sa « préoccupation quant au manque d’indépendance judiciaire dans les décisions prises par la Cour suprême du Nicaragua ». « En particulier, elle s’inquiète de l’absence de motivation suffisante pour retirer à un acteur de la justice son statut d’avocat en se basant sur son apatridie, ce qui renvoie inévitablement à des intérêts politiques auxquels obéissent les magistrats de cette instance », indique la communication adressée au président Daniel Ortega.
Elle exhorte donc le gouvernement à prendre « toutes les mesures nécessaires pour garantir l’accès à la pratique du droit au Nicaragua ainsi que la sécurité et l’intégrité physique et psychologique des avocats mentionnés ».
Elle leur demande également de « garantir, en toutes circonstances, que les avocats spécialisés dans les droits de l’Homme au Nicaragua puissent poursuivre leurs activités de défense des droits humains sans crainte de représailles, sans restriction et dans le respect des Principes de base des Nations Unies relatifs au role du barreau, signés à La Havane en 1990 ».
En particulier, ils invitent le gouvernement « à faire preuve de diligence et à garantir les droits à une procédure régulière, à la défense, à l’accès à la justice et à respecter l’indépendance du pouvoir judiciaire ».
Les avocats radiés sont Yonarqui de los Ángeles Martínez García, Uriel de Jesús Pineda Quinteros, Sergio Ramírez Mercado, Rafael Enrique Solís Cerda, Mónica Augusta López Baltodano, Héctor Ernesto Mairena, Guillermo Gonzalo Carrión Maradiaga, Eliseo Fabio Núñez Morales, Manuel Jacinto Diaz Morales, Álvaro Leiva Sánchez, Vilma Núñez Ruiz de Escorcia, Marlon Sáenz, (El Chino Enoc), Noel Vidaurre, José Pallais, Edgar Parrales, Roberto Larios, José Talavera Arauz, Hugo Rodriguez Flores, Ana Margarita Vijil, Osman Aguilar García, Moisés Astorga, María Oviedo, Manuel Sobalvarro, Róger Reyes, Hader González et María José Camacho.
Le communiqué est également signé par l’Union Ibéro-Américaine des barreaux (UIBA), l’UIA-IROL (Institut de l’État de droit de l’Union internationale des avocats), la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), l’International Development Cooperation Initiatives-ICID, Lawyers For Lawyers et l’association Zehar-Errefuxiatuekin.