Chine : L’avocat Lu Siwei arbitrairement détenu par les autorités chinoises

23 avril 2025

L’OIAD condamne fermement l’arrestation et la détention prolongée de Me Lu Siwei, avocat chinois engagé dans la défense des droits humains, victime d’une série de mesures répressives en lien direct avec ses activités professionnelles.

Le 14 octobre 2024, le Parquet du district de Chenghua a émis un mandat d’arrêt contre Lu Siwei pour « franchissement illégal de frontière ». L’avocat aurait tenté de fuir la Chine pour rejoindre les États-Unis via le Laos et la Thaïlande, dans le but de retrouver sa famille. Initialement arrêté en juillet 2023, Lu Siwei a été maintenu au secret pendant plus d’un mois, sans contact avec ses proches ni accès à un avocat. Il a par la suite été renvoyé en Chine en violation manifeste du principe de non-refoulement.

Me Siwei est actuellement détenu au centre de détention de la ville de Chengdu. Il est incarcéré dans des conditions préoccupantes : surpopulation, mauvaise alimentation et accès limité aux soins. Son incarcération soulève de sérieuses questions quant à sa légalité.

Lu Siwei s’est illustré ces dernières années par sa défense de clients impliqués dans des affaires « politiquement sensibles ». Il fait depuis longtemps l’objet d’un harcèlement ciblé : il a été radié du barreau en janvier 2021 pour des propos en ligne jugés menaçants pour la « sécurité nationale » et interdit de quitter le territoire en mai 2021.

Son cas s’inscrit dans une large répression des autorités contre les avocats indépendants, visant à faire taire les voix critiques au sein du système judiciaire. L’objectif semble être de réduire au silence ceux qui défendent les libertés fondamentales, en criminalisant leur engagement professionnel.

L’Observatoire rappelle aux autorités chinoises ses engagements en vertu de la Déclaration universelle des droits de l’homme, notamment son article 9, qui prohibe les arrestations et détentions arbitraires.

L’Observatoire rappelle à l’État de Chine qu’il est tenu par les dispositions de la Convention contre la torture, dont l’article 3 précise qu’« Aucun État partie n’expulsera, ne refoulera ou n’extradera une personne vers un autre État où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture. »

L’Observatoire appelle les autorités chinoises à libérer immédiatement et sans condition Me Lu Siwei et abandonner les charges arbitraires portées contre lui.

Conformément aux principes de base des Nations Unies relatifs au rôle du Barreau, l’Observatoire exhorte l’État chinois à garantir le droit à un procès équitable, à un avocat de son choix et à des conditions de détention conformes aux standards internationaux à Me Siwei.

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