Bangladesh : Menaces et agressions répétées contre l’avocat et défenseur des droits humains Mohammad Alamgir

10 octobre 2025

 

L’avocat et défenseur des droits humains bangladais Mohammad Alamgir, Secrétaire général de JusticeMakers Bangladesh France (JMBF)[1], fait l’objet de menaces et d’agressions récurrentes depuis plus d’un an. Ces intimidations visent à le réduire au silence en raison de ses activités professionnelles et de son engagement en faveur des droits fondamentaux.

Me Mohammad Alamgir est un avocat bangladais engagé dans la protection des victimes de violences politiques et religieuses. Il défend des personnes issues des minorités, notamment de la communauté LGBTQI+, souvent ciblées par des groupes fondamentalistes ou des factions politiques extrémistes. Son engagement public et son rôle d’avocat auprès des tribunaux bangladais ont fait de lui une cible privilégiée d’intimidations.

Depuis plus d’un an, Me Alamgir est victime de nombreuses menaces de mort, de chantage et d’agressions physiques en raison de ses activités professionnelles et de son militantisme. Ces menaces proviennent principalement d’individus affiliés au Bangladesh Nationalist Party (BNP) et au mouvement islamiste Jamaat-e-Islami, qui lui reprochent de défendre des causes jugées contraires à leurs idéologies.

En août 2024, Me Alamgir avait été harcelé par des partisans du BNP alors qu’il se préparait à plaider dans une affaire sensible concernant d’anciens responsables politiques. Deux mois plus tard, en octobre 2024, il avait subi une agression physique dans son propre cabinet par des individus non identifiés liés au BNP et au Jamaat-e-Islami.

Le 31 juillet 2025, l’avocat a reçu des demandes d’extorsion ainsi que des menaces explicites de la part du BNP à Dacca (Bangladesh). Des individus se sont rendus dans son cabinet à Dacca le 22 août 2025, alors qu’il participait à un événement académique à Vic-en-Bigorre (France). Ils ont proféré des menaces de mort à l’encontre de son équipe, avertissant que Me Alamgir « serait éliminé » s’il poursuivait ses activités jugées « contraires à la religion et au gouvernement ».

Ces attaques récurrentes visent à le réduire au silence et à entraver le travail d’avocat de Mohammad Alamgir, en violation des principes fondamentaux d’indépendance de la profession et de protection des défenseurs des droits humains. Elles traduisent une tendance plus large d’intimidation et de répression envers les avocats engagés dans la défense de causes sensibles au Bangladesh.

L’OIAD réitère son soutien indéfectible à la profession juridique bangladaise.

L’OIAD exhorte les autorités bangladaises à garantir la sécurité et l’intégrité physique de Me Mohammad Alamgir en toute circonstance.

L’OIAD demande aux autorités compétentes de mener une enquête indépendante et impartiale sur ces menaces et agressions.

L’OIAD appelle la communauté internationale à surveiller de près la situation et à dénoncer la persécution des défenseurs des droits humains bangladais.

L’OIAD rappelle à l’État bangladais ses obligations en vertu du droit international, notamment les Principes de base des Nations Unies relatifs au rôle du Barreau, notamment le principe n°17 : « Lorsque la sécurité des avocats est menacée dans l’exercice de leurs fonctions, ils doivent être protégés comme il convient par les autorités. »

[1] Organisation œuvrant pour la défense des droits humains et la promotion de la justice au Bangladesh et au sein de la diaspora.

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