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Guinée équatoriale

Guinée équatoriale : détention arbitraire de l’avocat Anacleto Micha Ndong Nlang après des allégations de torture

13 novembre 2024

Anacleto Micha Ndong Nlang est avocat et militant des droits humains équatoguinéen et membre de la plateforme Guinea Ecuatorial También Es Nuestra (« La Guinée équatoriale est aussi la nôtre »). Victime de torture avant son arrestation en janvier 2024, son lieu de détention est inaccessible à sa famille et à ses avocats.

Anacleto Micha Ndong Nlang a été arrêté en septembre 2022, alors qu’il venait en aide avec de la nourriture et de l’eau aux membres du parti d’opposition Ciudadanos por la Innovación (Citoyens pour l’innovation) qui étaient assiégés par la police. Accusé d « insulte au gouvernement, rassemblement illégal, atteinte à la sécurité », l’avocate a été transféré à la prison de Black Beach et n’a été libéré qu’en juin 2023, après 271 jours sans avoir pu contacter sa famille.

En septembre 2023, l’avocat a déposé une plainte pour enlèvement, coups et blessures, menaces de mort, vol à main armée, torture psychologique et physique, traitements cruels et inhumains, fausses accusations, détention illégale, privation de liberté et de communication, contre un groupe de personnes incluant son tortionnaire présumé, le Sergent Emiliano Nve Eyama, qui travaille à la prison de Black Beach.

En décembre 2023, Ndong Nlang a été convoqué par la police. L’avocat a refusé l’ordre de faire une vidéo réfutant sa plainte et a été détenu in situ pendant 4 jours sans charge retenue à son encontre.

L’avocat a été brutalement arrêté le 26 janvier 2024. Les forces de polices l’ont retenu 33 jours au poste sans l’informer des faits qui lui étaient reprochés. Ce n’est qu’en mars 2024 qu’Anacleto Micha Ndong Nlang a appris que son arrestation était liée à sa plainte contre le Sergent Emiliano Nve Eyana. Il a à nouveau été transféré à la prison de Black Beach, où travaille le Sergent.

Le ministère de la Justice avait initialement autorisé les visites de la part de ses avocats et d’activistes, mais Anacleto Micha Ndong Nlang a disparu de la prison en avril 2024. Ce n’est que lorsque certains activistes incarcérés avec l’avocat ont été libérés qu’ils ont indiqué qu’Anacleto Micha Ndong Nlang était incarcéré à la prison de haute sécurité d’Oveng Azem à Mongomo.

L’Observatoire condamne avec la plus grande fermeté la détention arbitraire de Anacleto Micha Ndong Nlang pour avoir dénoncé des actes de torture perpétrés par un agent de l’État.

L’Observatoire exhorte les autorités équatoguinéennes à libérer immédiatement et sans conditions l’avocat, estimant que cette détention arbitraire vise à le réduire au silence et à dissuader d’autres avocats de dénoncer les violations des droits humains commises par des agents de l’État.

L’Observatoire demande instamment l’ouverture d’une enquête impartiale et transparente sur les accusations de torture évoquées par Anacleto Micha Ndong Nlang, conformément aux obligations de l’État en matière de prévention et de sanction des actes de torture, ainsi qu’à son devoir de protéger ceux qui dénoncent ces violations.

L’Observatoire rappelle que, conformément aux principes de base des Nations Unies relatifs au rôle du Barreau, notamment les principes 16, 17 et 23 :

« Les pouvoirs publics veillent à ce que les avocats a) puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue; (…). » (Principe 16)

  « Lorsque la sécurité des avocats est menacée dans l’exercice de leurs fonctions, ils doivent être protégés comme il convient par les autorités. » (Principe 17)

« Les avocats, comme tous les autres citoyens, doivent jouir de la liberté d’expression, de croyance, d’association et de réunion. En particulier, ils ont le droit de prendre part à des discussions publiques portant sur le droit, l’administration de la justice et la promotion et la protection des droits de l’homme et d’adhérer à des organisations locales, nationales ou internationales ». (Principe 23)