VENEZUELA : L’avocat Omar Antonio Mendoza Gil contraint de quitter le pays à la suite de menaces, de harcèlement et de tentatives de criminalisation
13 février 2025
Omar Antonio Mendoza Gil est un avocat spécialisé dans les droits humains et coordinateur du plaidoyer de l’organisation Iniciativa por una Justicia Igualitaria. Dans le cadre de son travail, il a coordonné le soutien juridique aux victimes de persécutions et de détentions arbitraires au Venezuela et a dénoncé des actes de corruption. Il a également travaillé comme enquêteur adjoint dans des affaires liées à l’enquête de la Cour pénale internationale sur le Venezuela.
En raison de sa pratique professionnelle, Omar Mendoza a fait l’objet de menaces, de harcèlement et de tentatives de criminalisation de lui et de sa famille. Sa situation de risque s’est aggravée depuis qu’il a pris la défense de l’avocat Jecson Ricardo Cariel[1], détenu arbitrairement depuis août 2022.
Préoccupé par l’absence de procédure régulière dans les procédures judiciaires engagées contre des défenseurs des droits humains criminalisés, Omar Mendoza a décidé de fuir le pays afin de préserver sa vie et sa liberté. L’avocat affirme avoir été victime de persécutions extraterritoriales en dehors du Venezuela.
Récemment, dans le cadre des élections du 28 juillet 2024 au Venezuela, plusieurs commissions du Service national de renseignement bolivarien (SEBIN) se sont rendues à son domicile au Venezuela. Omar Mendoza dénonce l’annulation de son passeport, une mesure qui a également touché d’autres avocats et défenseurs des droits humains en représailles à leur travail.
L’Observatoire est préoccupé par ces actes d’intimidation qui mettent en danger la pratique libre et indépendante du droit, ainsi que l’accès effectif à la justice pour les victimes.
L’Observatoire appelle les autorités vénézuéliennes à cesser toutes les attaques contre l’avocat Omar Antonio Mendoza Gil et les autres avocats des droits humains au Venezuela.
L’Observatoire demande également la libération de l’avocat Jecson Ricardo Cariel, détenu arbitrairement depuis août 2022.
L’Observatoire rappelle que, conformément aux Principes de base des Nations Unies relatifs au rôle du barreau, en particulier les principes 16, 17 et 18 :
« Les pouvoirs publics veillent à ce que les avocats a) puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue; b) puissent voyager et consulter leurs clients librement, dans le pays comme à l’étranger; et c) ne fassent pas l’objet, ni ne soient menacés de poursuites ou de sanctions économiques ou autres pour toutes mesures prises conformément à leurs obligations et normes professionnelles reconnues et à leur déontologie. » (Principe 16)
« Lorsque la sécurité des avocats est menacée dans l’exercice de leurs fonctions, ils doivent être protégés comme il convient par les autorités. » (Principe 17)
« Les avocats ne doivent pas être assimilés à leurs clients ou à la cause de leurs clients du fait de l’exercice de leurs fonctions. » (Principe 18)
[1] Alerte de l’OIAD : https://protect-lawyers.org/item/jecson-ricardo-cariel-garcia-2/