Journée internationale des droits de la femme

Journée internationale des droits de la femme

L’Observatoire soutient les femmes avocates 

Le 8 mars est la Journée internationale des droits de la femme. A cette occasion l’Observatoire souhaite mettre en avant des profils de femmes avocates qui se battent pour la reconnaissance de leurs droits dans leur pays.

De nombreuses avocates sont persécutées dans le monde, l’Observatoire affirme son soutien. En tant que membre de la profession, ces femmes doivent se voir reconnaitre les mêmes droits que leurs confrères.

Les Principes de base relatifs au rôle du barreau adoptés par le huitième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants qui s’est tenu à La Havane (Cuba) en 1990 réaffirme dans son préambule que : “les peuples du monde entier ont affirmé dans la Charte des Nations Unies être résolus notamment à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et avoir, entre autres buts, celui de réaliser la coopération internationale en développant et en encourageant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ni de religion.” 

 Parmi les cas recensés récemment, certaine de nos consœurs ont été victimes de violences, d’intimidations dans l’exercice de leur fonction.  

  • En Afghanistan, Latifa Sharifi a été menacé pour son combat contre les violences conjugales faites envers les femmes.  
  • Aux Philippines, Czarina Musni engagée dans la protection des personnes vulnérables et les communautés indigènes a été persécutée, diffamée par l’Etat.  
  • En Guinée Equatoriale, Gemma Jones a été mise en détention arbitraire et intimidée pour avoir recherché la responsabilité d’entreprises nationales.  
  • Au Nicaragua, Eilyn Margarita Cruz Rojas a été intimidée par la police pour avoir dénoncé les pratiques arbitraires du système judiciaire nicaraguayen.  
  • Au Salvador, Bertha Maria de Leon a subi des messages haineux et misogynes à son égard dans le but de délégitimer son travail d’assistance aux femmes victimes de violences.  

Nous avons une pensée particulière pour notre consœur turque, Ebru Timtik décédée en détention en 2020 suite à une grève de la faim pour réclamer un procès équitable. Ainsi que Verónica Guerrero assassinée en 2022 pour avoir défendu les droits des habitants de Matatlán au Mexique. 

Enfin, nous continuons de soutenir la libération de Nasrin Sotoudeh condamnée par la justice iranienne pour sa défense des droits humains. 

L’Observatoire salue les prises de position telles que le récent jugement de la Cour interaméricaine des droits de l’homme dans l’affaire « Digna Ochoa contre le Mexique », dans laquelle la Cour reconnaît que « les femmes défenseures des droits de l’homme subissent des obstacles supplémentaires liés à la discrimination de genre » et que l’accès des femmes à la justice est parfois entravé par l’application de stéréotypes de genre, s’éloignant de l’impartialité judiciaire. La Cour crée ainsi un précédent en affirmant que  » les États ont l’obligation d’adopter une approche différenciée qui inclut la discrimination et les stéréotypes liés au genre qui ont historiquement accentué la violence contre les femmes et les défenseures des droits de la femme ». 

Force est de constater, que 30 ans après l’adoption des principes de bases relatifs au rôle du barreau de nombreuses exactions continuent d’être commise à l’encontre des avocats et avocates à travers le monde. Il est du devoir des Etats de réaffirmer leur adhésion à ces principes fondamentaux visant à garantir un état de droit et de réprimer les comportements menaçant la profession.  

L’Observatoire dénonce toutes les situations dans lesquelles le fait d’être une femme constitue un facteur de risque supplémentaire pour le libre exercice de la profession.