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TURQUIE: Taner Kiliç, avocat et ancien président d’amnesty international Turquie condamné à 6 ans et trois mois de prison

 

Taner Kiliç est un avocat des droits de l’Homme turc et membre de plusieurs organisations des droits de l’Homme. Il est l’ancien président et cofondateur de la section turque d’Amnesty International.  Il a également été de 2008 à 2014 le président de l’ONG Association pour la Solidarité avec les Réfugiés (en turc, Mültecilerle Dayanışma Derneği).

Vendredi 3 juillet 2020, Taner Kiliç a été condamné à 6 ans et 3 mois d’emprisonnement pour « appartenance à une organisation terroriste » dans le cadre du Procès Büyükada. À ses côtés dix autres défenseurs des droits de l’Homme étaient accusés, trois ont été également condamnées. Günal Kurşun (membre d’Amnesty International Turquie et employé de Human Rights Agenda Association), Idil Eser (ancienne directrice d’Amnesty International Turquie) et Özlem Dalkiran (membre active de Citizens’ Assembly et membre fondatrice d’Amnesty International Turquie) ont été chacun condamnés à deux ans et un mois de prison pour « assistance à une organisation terroriste ».

Dans un communiqué de presse,  Amnesty International a condamné la décision en la qualifiant de « coup brutal aux Droits Humains et à la Justice ». La veille de l’audience, le rapporteur permanent du Parlement européen pour la Turquie et le président de la délégation à la commission parlementaire mixte UE-Turquie ont déclaré : « l’audience finale et le verdict de demain dans l’affaire emblématique « Büyükada » représentent une occasion décisive de clarifier si la Turquie respecte ses engagements et les normes internationales ou si le pays s’en écarte davantage».

Taner Kiliç avait été arrêté le 6 juin 2017, suspecté d’être impliqué dans la tentative de coup d’État de 2016 en Turquie. Dans l’attente du verdict, l’ambassadeur pour les droits de l’Homme Français, François Croquette et son homologue allemande ont affirmé « Le procès controversé contre Taner Kilic et les « 10 d’Istanbul » est l’illustration même de la pression que subit actuellement la société civile turque. […] L’engagement légitime en faveur des droits humains ne doit jamais être considéré comme un crime ! » D’après les autorités, l’avocat aurait téléchargé une application de messagerie sécurisée appelée ByLock liée au mouvement de Fethullah Gülen qui serait derrière le coup d’État. Le 15 août 2018, Taner Kiliç avait enfin été libéré en attente de son procès.

Après avoir assisté à l’audience en tant qu’observateur, Andrew Gardner, chargé de recherches sur la Turquie à Amnesty International, a déclaré : « Aujourd’hui, nous avons été témoins d’une parodie de justice hallucinante ». Il a rajouté « La décision du tribunal défie la logique et montre que ce procès qui dure depuis trois ans n’a été depuis le premier jour qu’une tentative motivée par des considérations politiques de réduire au silence les voix indépendantes».

Il n’y a pas eu de mandat de dépôt pour Taner Kiliç, qui a déjà passé 14 mois en détention. Aucun ne sera incarcéré en attendant l’issue de l’appel qui peut prendre des années.

 

L’OIAD deplore avec force la criminalisation par les autorités turques de toute action en faveur des droits humains.

L’OIAD exprime sa profonde indignation face à cette décision à l’encontre d’un confère ayant dédié sa vie et profession pour le renforcement des droits de l’Homme en Turquie

L’OIAD  tient à rappeler aux autorités de la Turquie qu’aux termes des Principes de base relatifs au rôle du barreau des Nations Unies (1990) :

« Les avocats, comme tous les autres citoyens, doivent jouir de la liberté d’expression, de croyance, d’association et de réunion. En particulier, ils ont le droit de prendre part à des discussions publiques portant sur le droit, l’administration de la justice et la promotion et la protection des droits de l’homme [..] » (Principe 23).