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Colombie

Colombie : L’Observatoire condamne le harcèlement de l’avocate Luz Estella Romero Villalba et de sa famille 

4 mai 2022

Luz Estella Romero Villalba subit de graves menaces en raison de ses activités d’avocate des droits humains en Colombie, lesquelles sont  dirigées contre elle mais aussi contre ses proches.

Luz Estella Romero Villalba est une avocate écoféministe spécialisée dans les droits de l’homme exerçant en Colombie, où elle représente et coordonne l’Asociación Colectivo Mujeres al Derecho (COLEMAD). COLEMAD concentre son travail sur la promotion, le respect et la défense des droits humains des femmes, des filles, des jeunes et des communautés marginalisées, ainsi que sur les questions liées à l’environnement et au territoire. Depuis 2019, la COLEMAD dispose d’un statut consultatif auprès des Nations unies.

Sur le plan judiciaire, COLEMAD mène un plaidoyer stratégique en accompagnant les organisations et les groupes de femmes victimes du conflit armé devant diverses juridictions, notamment les juridictions ordinaires (en matière pénale et administrative), des juridictions telles que Justice et Paix (loi 975), une juridiction spécialisée dans la restitution des terres, un mécanisme administratif de réparation collective (loi 1448) et une juridiction spéciale pour la Paix-JEP (Accord de paix final entre le gouvernement et les FARC-EP).

En raison de son travail de défense, l’avocate Luz Romero a subi entre décembre 2019 et aujourd’hui, 4 attaques graves dirigées contre elle, des membres de sa famille, le siège de COLEMAD ou des tiers agissant dans son environnement social et professionnel.

Le 26 décembre 2019, le fils de Luz Romero a été victime d’une tentative d’enlèvement, avec des tortures physiques et psychologiques. En plus de cet incident grave, l’avocate dénonce un harcèlement permanent de sa famille et en particulier de son fils, consistant en une surveillance visible, des menaces par téléphone, par courrier et même en personne.

De plus, selon les informations reçues, l’avocat et d’autres membres de COLEMAD ont subi des cyber-attaques et des tentatives d’intrusion au sein de leur siège professionnel par les forces de sécurité colombiennes et des particuliers. Ces situations violent directement le droit au secret professionnel de ses clients et mettent en péril la confidentialité des informations sensibles concernant les victimes qu’ils défendent.

Bien que nous ayons dénoncé chaque incident et exigé une enquête et une protection, il n’y a eu aucune réponse efficace de la part des autorités ; au contraire, elles ont essayé de minimiser ce qui s’est passé.

Cette situation à haut risque affectant l’avocate et sa famille a entraîné son déplacement forcé, l’interruption de l’exercice de sa profession et un épuisement émotionnel avec de fortes répercussions sur sa santé physique. 

 

L’OIAD condamne fermement les menaces, la persécution et le harcèlement dont sont victimes l’avocate Luz Estella Romero Villalba et sa famille.

L’OIAD demande aux autorités colombiennes de veiller à la cessation de toute attaque contre l’avocate Luz Estella Romero Villalba et d’autres avocats spécialisés dans les droits humains en Colombie.

Dans ce contexte, l’OIAD rappelle que l’indépendance des avocats est l’un des principaux indicateurs de la santé démocratique et de la consolidation de l’État de droit. Ceci est conforme aux dispositions des Principes des Nations Unies relatifs au rôle du barreau.

Par conséquent, conformément aux dispositions des Principes des Nations Unies relatifs au rôle du barreau, en particulier les principes 16,17, 18 et 22 qui énoncent ce qui suit :

Principe 16: “Les pouvoirs publics veillent à ce que les avocats a) puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue; b) puissent voyager et consulter leurs clients librement, dans le pays comme à l’étranger; et c) ne fassent pas l’objet, ni ne soient menacés de poursuites ou de sanctions économiques ou autres pour toutes mesures prises conformément à leurs obligations et normes professionnelles reconnues et à leur déontologie.”

Principe 17: “Lorsque la sécurité des avocats est menacée dans l’exercice de leurs fonctions, ils doivent être protégés comme il convient par les autorités.”

Principe 18: “Les avocats ne doivent pas être assimilés à leurs clients ou à la cause de leurs clients du fait de l’exercice de leurs fonctions.”

Principe 22: “Les pouvoirs publics doivent veiller à ce que toutes les communications et les consultations entre les avocats et leurs clients, dans le cadre de leurs relations professionnelles, restent confidentielles.”