SENEGAL : L’OIAD condamne les intimidations et les violences à l’encontre des avocats au Sénégal et dénonce fermement les restrictions à l’exercice de la profession
27 juin 2023
Ces dernières semaines, des avocats inscrits à l’Ordre des avocats du Sénégal ont été empêchés de rencontrer leurs clients par les forces de défense et de sécurité de l’État, qui ont même tiré des grenades lacrymogènes sur certains d’entre eux. L’Ordre des avocats du Sénégal a dénoncé dans un communiqué du 17 juin 2023 ce qu’il a qualifié d’ « actes totalement en porte-à-faux avec la protection de l’indépendance, de la dignité et de l’intégrité de l’avocat »[1].
L’équipe d’avocats représentant le leader de l’opposition récemment condamné, Ousmane Sonko, fait partie des avocats concernés. Après de multiples tentatives pour rendre visite à leur client à son domicile, les forces de défense et de sécurité leur ont refusé le droit de communiquer librement avec lui.
Ces événements s’inscrivent dans une nouvelle vague de violence qui a éclaté le 1er juin à la suite de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, avec, à nouveau, de nombreux affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants dans plusieurs villes du Sénégal.
L’Observatoire se joint aux préoccupations exprimées par l’Ordre des avocats du Sénégal et dénonce toute ingérence dans l’exercice de la profession d’avocat.
L’Observatoire appelle les autorités sénégalaises à lever immédiatement toutes les entraves à l’exercice de la profession et au libre accès des avocats à leurs clients.
L’Observatoire rappelle aux autorités sénégalaises que l’indépendance de la profession d’avocat est l’un des principaux indicateurs de la santé démocratique et de la consolidation de l’État de droit, conformément aux Principes des Nations Unies relatifs au rôle du barreau (1990), selon lesquels :
« Les pouvoirs publics veillent à ce que les avocats a) puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue ; b) puissent voyager et consulter leurs clients librement, dans le pays comme à l’étranger ; (…) ». (Principe 16)
[1] https://www.seneplus.com/politique/le-conseil-de-lordre-exige-la-levee-immediate-de-tout-obstacle