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Colombie

Colombie : L’Observatoire condamne les menaces reçues par l’avocate Yessika Hoyos Morales dans le cadre de son activité professionnelle devant la Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP).

 31 mai 2022

L’avocate des droits humains Yessika Hoyos Morales a été victime de graves menaces et d’un cambriolage la semaine dernière.  Les menaces reçues font référence à son travail en tant que représentante légale d’une des victimes du massacre de Mondoñedo dans la procédure devant la Juridiction Spéciale pour la Paix (JEP). M. Alfonso Mora León, père de la victime représentée par Yessika, a également reçu des menaces similaires.

 Yessika Hoyos Morales est une avocate spécialisée dans les droits humains et membre du Collectif d’avocats José Alvear Restrepo (CAJAR). Le Colectivo de Abogados José Alvear Restrepo -CAJAR est une organisation de défense des droits humains qui a plus de 40 ans d’expérience dans la représentation des victimes du conflit armé en Colombie devant les instances nationales et internationales.

L’Observatoire a été informé de nouvelles menaces le 26 mai 2022 à l’encontre de l’avocate Yessika Hoyos, ainsi qu’à l’encontre de M. Alfonso Mora León, père d’une des victimes, que l’avocate représente devant la Juridiction spéciale pour la paix dans l’affaire du massacre de Mondoñedo[1] . Les menaces sont arrivées simultanément par des SMS adressés à l’avocate et à M. Alfonso Mora León.

Par ailleurs, la veille, le 25 mai 2022, Yessika Hoyos a détecté une effraction à son domicile. Ces deux actes d’intimidation ont été dénoncés par l’avocate.

 

L’Observatoire dénonce le fait que ce n’est pas la première fois que l’avocate et M. Mora sont menacés dans le cadre de leur travail devant la JEP. Le 11 juin, ils ont également été menacés de mort par SMS, dans le cadre de l’affaire du massacre de Mondoñedo.

Il convient de noter que les audiences dans l’affaire du massacre de Mondoñedo vont bientôt reprendre devant la JEP.

L’Observatoire s’inquiète de ces actes d’intimidation qui mettent en danger la pratique libre et indépendante du droit, ainsi que l’accès effectif des victimes à la justice.

L’Observatoire condamne fermement les menaces et l’effraction subis par l’avocate Yessika Hoyos et appelle les autorités colombiennes à enquêter et à punir les auteurs avec toute la diligence requise.

L’Observatoire appelle les autorités colombiennes à assurer la cessation de toutes les attaques contre l’avocate Yessika Hoyos Morales et les autres avocats des droits humains en Colombie.

Dans ce contexte, l’Observatoire rappelle que l’indépendance de la profession d’avocat est l’un des principaux indicateurs de la santé démocratique et de la consolidation de l’État de droit. Ceci est conforme aux Principes des Nations Unies relatifs au rôle du barreau.

Par conséquent, conformément aux dispositions des Principes des Nations Unies relatifs au rôle du barreau, en particulier les principes 16, 17 et 18 qui stipulent ce qui suit :

Principe 16 : “Les pouvoirs publics veillent à ce que les avocats a) puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue;…”

Principe 17 : “Lorsque la sécurité des avocats est menacée dans l’exercice de leurs fonctions, ils doivent être protégés comme il convient par les autorités.”

Principe 18 : “Les avocats ne doivent pas être assimilés à leurs clients ou à la cause de leurs clients du fait de l’exercice de leurs fonctions.”

 

 

 

[1] « Le massacre de Mondoñedo, commis les 6 et 7 septembre 1996 par des membres de la Police nationale-Dijin, a fait des victimes parmi les jeunes gens Vladimir Zambrano, Arquímedes Moreno, Jenner Alfonso Mora Moncaleano et Juan Carlos Palacio Gómez. Le 7 septembre, leurs corps ont été retrouvés dans la décharge de la municipalité de Mondoñedo, située dans l’Hacienda « Fute », près de la route menant de Mosquera à Soacha.

Avant le crime, un groupe d’hommes du DIJIN avait identifié, avec l’aide de prétendus témoins, ces six jeunes hommes comme étant des membres du réseau urbain Antonio Nariño de la guérilla des FARC, qui avait déclenché en 1995 un engin explosif au siège de la police dans le quartier Kennedy de Bogota, qui avait coûté la vie à trois agents en uniforme. La police a agi de sa propre main et a exécuté les jeunes hommes et a brûlé leurs corps pour éviter toute reconnaissance. 

Le 3 août 2001, l’un des agents impliqués, William Nicolás Chitiva González, a avoué les faits et présenté ses excuses aux proches. Il a ensuite été assassiné avec ses deux fils en 2007, des faits qui restent impunis. En 2013 et 2017, 8 membres de la police ont été condamnés pour ces actes. « .

Source : https://www.colectivodeabogados.org/nuevas-amenazas-contra-padre-de-victima-en-el-caso-mondonedo-y-abogada-yessika-hoyos-morales-integrante-del-colectivo-de-abogados-jose-alvear-restrepo-cajar/