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CHINE: L´avocat Jiang Tianyong disparu le jour de sa libération réapparaît deux jours plus tard, mais reste sous contrôle policier.

 

Me Jiang Tianyong est un avocat chinois qui s’est illustré par sa défense des droits de l’homme dans des affaires très sensibles dans le pays : il a notamment défendu des adeptes du Falun Gong, persécutés par le régime depuis 1999, ainsi que des militants tibétains ou des victimes dans un scandale de lait contaminé survenu en 2008.

Après s’être fait retirer sa licence professionnelle en 2009, Jiang Tianyong avait disparu en novembre 2016, puis avait été jugé en août 2017. Les médias avaient à l’époque rapporté que durant son procès, Jiang Tianyong avait lu des aveux dans lesquels il reconnaissait avoir suivi à l’étranger des formations hostiles au système politique chinois.

La répression subie par cet avocat s’inscrit dans le sillon d’une vaste offensive du régime chinois lancée en 2015 contre des avocats et militants défenseurs des droits de l’homme, qui s’était soldée par l’arrestation de plusieurs dizaines d’entre eux. Me Jiang Tianyong a pour sa part passé deux ans en prison, condamné pour « incitation à la subversion ».

 

Tandis qu’il devait être libéré jeudi 28 février, Me Jiang Tianyong est resté introuvable, selon ses proches, jusqu’à samedi 2 mars. Des soutiens qui l’attendaient à la sortie du centre de détention où il était incarcéré, dans la province du Shandong (Est), avaient été informés par la police que l’avocat avait été « emmené », sans aucune précision supplémentaire. Sa sœur et son père, qui avaient également prévu de l’attendre à sa sortie, avaient aussi disparu et étaient injoignables depuis mercredi 27 février. Des journalistes ayant tâché d’obtenir un commentaire des autorités chinoises indiquaient que ces dernières n’étaient pas joignables.

Me Jiang Tianyong est finalement réapparu samedi 2 mars. Sa femme, qui vit aux Etats-Unis avec leur fille, a pu lui parler par appel vidéo. L’avocat, sa sœur et son père étaient tous trois rentrés au domicile parental, à Xinyang.

Toutefois, Me Jiang Tianyong n’est pas réellement libre : la police est constamment présente à l’extérieur de la maison de ses parents, où il s’est installé, et des agents le suivent dans tous ses déplacements.

Doriane Lau, chercheuse chinoise pour Amnesty International, explique que de nombreux avocats des droits de l’homme font face, même après leur sortie de prison, à des restrictions de leurs libertés de la part des autorités chinoises. Il n’est selon elle pas inhabituel que les familles et les amis de ces avocats fassent l’objet de menaces, même après leur libération.

L’OIAD exprime sa vive préoccupation à l’égard du traitement subi par un avocat qui a purgé sa peine, et condamne fermement la pratique consistant à tenir secrète jusqu’à deux jours suivant sa libération la situation d’une personne précédemment détenue. Les autorités chinoises sont en outre invitées à faire cesser tout contrôle policier de Me Jiang Tianyong et de sa famille.

L’OIAD tient par ailleurs à réaffirmer sa pleine solidarité avec l’ensemble des avocats et des défenseurs des droits de l’homme qui font face à la répression des autorités chinoises. Conformément aux Principes de base des Nations Unies relatifs au rôle du Barreau, les avocats doivent pouvoir « s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue » – principe n° 16 a).